Comme vous le savez très certainement, lors du Valve’s Steam Dev Days Developer Summit, le studio californien a annoncé que dans un avenir proche, Greenlight serait supprimé, ou au minimum entièrement repensé.
Greenlight ? Vous avez dit Greenlight ?
Greenlight est un programme lancé en juillet 2012 sur Steam : ce dernier permet aux développeurs et éditeurs indépendants (ou non) de soumettre leurs jeux à la communauté Steam. Et si les joueurs étaient suffisamment nombreux à voter pour un jeu, le jeu en question devenait disponible sur la boutique de Steam, après validation et vérification par Valve. A l’heure actuelle, le Greenlight compte une cinquantaine de jeux.
Pourquoi cet abandon ?
Je suis sûr que vous vous posez cette question ! Et oui, sur le papier, Greenlight semble être un petit coin de démocratie dans ce monde totalitaire qu’est le Jeu Vidéo.
En premier lieu, les conditions de « soumission » des jeux pour les développeurs étaient compliquées et en rebutaient certains. En effet, il est très dommageable pour ce type de service de décourager les développeurs qui alimentent le programme.
Deuxièmement, la plateforme n’est pas assez évolutive : les développeurs de Valve éprouveraient de grandes difficultés à la faire avancer, la jugeant trop rigide et actuellement incompatible avec la vision du studio pour Steam OS, et bien évidemment les Steam Machines. Difficile d’imaginer Youtube ou Spotify soumettre les applications aux votes de la communautés.
Troisième et dernier argument, et non des moindres : bien que ce soit officieux et jamais confirmé par Valve, certains jeux présents sur Greenlight n’auraient jamais atteint le nombre de vote minimum requis ! Mais afin de ne pas froisser certains développeurs très influents dans le milieu, Valve serait passé outre le principe démocratique de Greenlight en validant tout de même les jeux ! Ces décisions auraient été dictées après les premiers mois d’utilisation de Greenlight : en effet certains jeux auraient été refusés par la communauté, et autant vous dire que les développeur et éditeurs en question n’auraient pas du tout apprécié.
Remplacer oui : mais par quoi ?
Ne vous inquiétez pas, Greenlight sera remplacé ! D’après mes informations, ce nouveau service devrait voir le jour avec la sortie définitive de SteamOS. Le remplaçant serait un équivalent à l’AppStore ou encore à Google Play : en gros une simple boutique d’applications et de jeux indépendants, ce qui à me yeux ne se différencie pas assez de ces deux grands concurrents. Pourquoi ne pas directement intégrer Google Play, puisqu’Android étant basé sur Linux tout comme SteamOS, les adaptations doivent être minimes. Mais bon, je ne travaille malheureusement pas chez Valve, et la firme est (comme vous le savez) très attachée à son indépendance.
Pour qui ?
Voilà une question à laquelle il est très difficile de répondre. Steam (et ses Steam Box) s’adresse dans un premier temps aux gamers, qu’ils soient sur PC ou console, et non aux « casual gamers ». En effet, les joueurs occasionnels sont de fait exclus par le concept des Steam Machines, trop complexes pour les non initiés. Mais si le remplaçant de Greenlight est une boutique d’applications, je peux vous assurer que Steam ne pas tarder à être envahit par des jeux du type Angry Birds, Candy Crush Saga ou encore Doodle Jump.
Une boutique avec de nombreuses applications inutiles (et déjà vues) a-t-elle réellement un avenir ? Je m’avance peut-être un peu, mais quand Valve réalisera sa boutique, il faudra bien prendre en compte la spécificité de la cible, et surtout ne pas oublier que la communauté a pris goût à la démocratie.
En conclusion
L’abandon de Greenlight était une réelle surprise pour moi, et cela me laisse un petit goût amer en bouche. Comme vous l’avez compris, je crains que son remplaçant ne soit qu’une énième copie de l’AppStore ou du Google Play, avec leurs lots d’applications inutiles, vues et revues. Mais je continue de garder espoir dans Valve, et j’espère qu’il réussiront à me surprendre ainsi qu’à effacer mes craintes.